La Ceinture De Graisse Poem by Marcel Aouizerate

La Ceinture De Graisse

L'homme épais, à la figure bonhomme,
à découper les viandes ne s'en cache pas.
L'argent lui manquait
à Essen-Oldenburg payé 1 600 euros.
J'ai dit oui. J'arrive. L'affaire est trop belle.
Au début, tout va bien.
Cet appartement sommaire dans une maison de briques
175 euros par personne et par mois payés 'au patron'.
Celui-là même qui dirige l'abattoir.

Fini le salaire fixe, désormais payés à la pièce
Par cochon découpé,
Normalement, ça va, je suis un spécialiste,
Stefan peut faire 700 bêtes par heure,
Mais Luminata ne tient pas la cadence.
Au bout de quelques jours, les porcs n'arrivent plus.
'Plus de cochons, plus d'argent',
Eux sont licenciés sans toucher les 5 000 euros
et quelque qu'on leur doit encore.

L'écho d'histoires plus ou moins
Sordides recensées dans la ceinture de graisse
Au fil des ans, les nationalités 'invitées' évoluent
Il y a quelques semaines, j'ai été alerté par
Un Espagnol employé dans une découpe de volailles
Qui n'avait pas reçu son salaire.
D'autres Espagnols vivaient
à soixante-dix dans 180 mètres carrés
Dans un restaurant désaffecté.

Des Grecs, on n'en a pas encore vus.
Mais l'industrie cherche
Et trouve toujours ce qu'elle veut.
Danish Crown explique que c'est le marché du travail
Quant aux sous-traitants,
Une stratégie d'évitement, certes,
Qui n'est toutefois pas éloignée de la réalité.
Aujourd'hui, si l'Allemagne arrête de produire
De la viande, l'Europe fait famine! , plaisante-t-il.

C'est que le combat de ce religieux dérange.
'Qu'ils s'en aillent! '.

Equarri du Monde du 20 septembre 2013

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