Silence... Poem by Late Sunrise

Avant le pépiement des oiseaux, je me suis réveillée,
Sous les feuilles du bananier, immobiles sans brise,
Devançant l’innocence des enfants sous le soleil,
Reniant les inutiles litanies de l’église voisine…

Pas d’appels téléphoniques, la chaîne hi-fi reste muette,
Un vain regard vers l’ordinateur hors service aujourd’hui,
L’électricité n’est pas une commodité du jour, et pire encore,
Plus un filet d’eau au robinet asséché pour le thé matinal…

Le ronronnement amical du réfrigérateur s’est éteint,
Générateur au repos à la poste et la banque, ce dimanche,
Jour « béni » où les mobylettes et matatus aussi se refusent
A leurs courses quotidiennes au delà des collines déboisées…

Les heures passent, égales et longues, face au perroquet,
Avare de mots, dont l’œil interrogatif partage mon désarroi,
Une sortie dans le jardin n’apporte que le soupir de mes pas,
Etouffés par la poussière…ce jour, le silence est la règle absolue…

Tourner les pages d’un livre déjà lu, ranger les CDs inutiles,
Trouver refuge dans les notes de musique de l’IPod,
Avant que celui-ci ne se meure par manque d’énergie,
Pour sombrer dans des rêves qui me parleront peut-être...

Et même de toi, je ne peux lire aucun mot ce jour,
La boîte à messages reste désespérément vide,
Je reste sur mes inquiétudes et mes interrogations,
Dans le bonheur du passé, et l’espoir de notre futur…

La nuit vient de tomber, sous les étoiles d’Afrique,
Je n’ai pas prononcé un mot, j’ai pu t’écrire enfin,
Briser par ces lignes la tristesse de ton absence
Et d’une âme abrutie de trop de silence.