La montagne Qassioun Poem by Ghayath Almadhoun

La montagne Qassioun


C'était une petite montagne qui ressemblait à un nuage et qui ne surplombait rien. Aussi haute qu'un oiseau dans le ciel, aussi grande qu'un arbre, elle était pourtant très solitaire, car avant l'invention du téléphone mobile, les montagnes communiquaient par le biais des oiseaux pour que les souvenirs survivent.
C'était une petite montagne qui rêvait de la ville et qui avait une prédilection pour la foule, elle était pourtant très solitaire, car, avant les trente derniers séismes, les montagnes ne se rendaient pas visite, pour cause de querelles familiales.
C'était une petite montagne que les poètes prenaient pour un rocher tombé d'entre les cornes d'un taureau. Mais un concours de circonstances, survenu pendant la saison de la chasse, leur fit constater que la montagne était du genre féminin. Cela s'était déroulé au cours de l'année que les archéologues n'avaient pas encore explorée, les poètes pourchassaient un poème qui s'était hâté de se réfugier dans une grotte sur le flanc de cette montagne. Ils se précipitèrent derrière lui, sans se rendre compte qu'ils pénétraient ainsi dans le vagin de la montagne. Ce premier accouplement entre des êtres humains et une montagne engendra une ville que les linguistes appelèrent « Commencement » et que les poètes nommèrent « Damas ». Elle est la fille légitime/illégitime. Elle est la première ville.
A l'instant où une montagne échoue à son examen de physique, une autre montagne se met à bâiller et la ville sombre dans le sommeil comme si de rien n'était, comme si tout était. Qui a dit que deux montagnes ne se rencontraient jamais ? Je vais reformuler la sentence à votre intention : si Mahomet ne va pas à la montagne, la montagne ira à lui… Non… Non… Je vais plutôt dire : si Kapoor ne va pas à la montagne, la montagne ira à lui.

Traduction Rania Samara

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