Lauriers Poem by Marcel Aouizerate

Lauriers

Le laurier apparaît en premier
Dans la voix de ma mère
Elargissant de son spectre
La taille des hommes
Devant leur nourriture céleste.
Je veux dire: la cuisine était minuscule
La cuisine était fastueuse,
Le festin était tardif et devait me suivre,
Je n'ai jamais manqué de rien.
Après cette épiphanie
Je le retrouve dans les versions
Confites d'une langue morte,
Mais rien n'égale plus
L'insistance de sa main devant ma bouche
- On me couronnait d'un peu trop court -.
L'odeur antique qu'elle voulait transmettre,
Le message des dieux,
Celui qu'elle voulait pour roi,
Tout entiers résumés
En une botanique latine.
Dans l'auberge
Qui ouvre au temps pour m'accueillir
Je remercie le serveur
En pensant à elle.
Puis je le fixe en rêvant alors que
Se brise nette la pierre des ans
Sous le laurier saxifrage du plat.

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