Conversation Poem by Marcel Aouizerate

Conversation

Le diable en cette veillée m'entretenait au comptoir
De la noirceur de mon âme, il avait dû d'évidence
Sur mon compte bénéficier de bien des confidences.
Je voyais assez qu'il sache les lâchetés;
Improbable était de connaître, des ruelles de Londres,
La période des dames aux sacs - avait-il donc avec
Mon enfant, ma soeur, pris langue à mon insu?
Je tournais les glaçons d'une liqueur sans titre
Et le liquide en moi se faisait plus vif.
Vois tu, disait-il, ton temps est compté par un autre
Dont je suis à la fois, l'étranger et le champion.
Merci, dis-je, de cette précision, j'ai beau, je ne vois comment sortir de ces bas-fonds.
Garde ta foi pour d'autres, écoute plutôt cette proposition:
Avant l'épiphanie, veux-tu pour compagnon
De ta personne une version plus fine?
N'ayant pas pour gain de te prendre par surprise,
Saches qu'un surcroît d'intelligence ne servira qu'à
Mieux saisir le désespoir de ta situation.
Comme j'ignorais tout à fait l'objet de sa raison,
J'affichais une indifférence considérable; en secret,
Je remerciais la Providence d'avoir - certes sèchement -
Mis à jour mon royaume. Je me levais à la pièce:
Dans le miroir du bar, la chaise à mes cotés bien sûr était vacante
Et ma monnaie sur le zinc ressemblait à l'obole payée
Dans une devise antique.

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