Léah Poem by Marcel Aouizerate

Léah

Une part évidente de ma jeunesse aura passé dans
Les appartements bourgeois de mes connaissances
Aux meubles hérités, fragiles et odorants,
Aux tentures lourdes arrêtant la lumière du jour
Sur les portraits de famille, et j’interrogeais sans
Hausser le ton quelles occupations pouvaient donc
Subtiliser ces familles de la partie majeure de leur temps,
Je demandais par questions imbriquées
Quelles correspondances donneraient, à eux, à moi,
Proportion avec celles de mes propres parents.
Bientôt je connaitrai les harmoniques de cette résonance
Quand la condensation de mon énergie
M’eut placé dans la carrière. Mais pour l’heure,
J’étais sur cette crête et je constatais une agitation en contrebas
A laquelle le glissement du terrain me forcerait à prendre part.
J’ai assez conscience de cheminer sur le sentier de
Mes anciens objets, mais en l’an de grâce 2019, ma fille
Aura à son tour vingt ans et j’espère qu’elle aura
Avant d’y participer, sa somme d’interrogations,
Une vue générale du champ de bataille ainsi
Qu’une saine méconnaissance des règles du jeu.

Saturday, March 22, 2014
Topic(s) of this poem: daughter
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