Le jour, comme aujourd'hui, était serein
(Toi, quintessence des journées sereines!)
En arrière, sur les hauts confins,
L'épais brouillard se dissipait à peine.
J'allais, depuis longtemps, vers le ponant,
Quand j'aperçus, en bas de mon rivage,
Un fond de combe que le mauve ombrage
Des arbres abîmait des deux versants.
Et je t'ai vue. Baignée par les rayons,
Tu contemplais la courbe de l'espace
Sur l'immuable bourg, et plus en face,
Le rond soleil sombrant à l'horizon.
Là, sur le pont, entre murailles et tours,
Saisis de nostalgie nous nous aimâmes.
Et je te rejoignis au bourg, mon âme,
Et je mourus - je crois - toujours au bourg...
J'avais tout oublié: le pont, les bois,
Le bourg, le chemin, tes lèvres, tes prunelles...
Mais or tu me souris comme autrefois,
Et, tout comme autrefois, je me rappelle.
Eugène Dorcescu,1990
(Traduit par Paul Abucean)
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