Dans certaines familles, la République des filles fut le catéchisme. La jeunesse des écoles arrivait bruyamment avec les uniformes, les chaussettes blanches.
Aujourd'hui, on néglige le vide des pensionnats, l'ivresse des cierges, des jardins enneigés. On a fait croire aux filles qu'elles pourraient accéder au mariage, avoir des enfants, que les hommes s'arrêteraient devant les cafés. Est-ce sérieux ? Comment se faire raccompagner, alors que les jupes n'ont pas encore gonflé ? Comparer la longueur de mes jambes à celle des autres filles, était-ce nécessaire ?
Bientôt, on pourra sortir au bras d'un inconnu,
l'embrasser, fumer une Marlboro à deux. Les princesses pauvres aux cheveux détachés vont se libérer plus vite que les riches qui croupissent. Entre les deux, la masse des étudiantes manifestera dans la rue.
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