UN SENS CLAIR Poem by Claude Royet-Journoud

UN SENS CLAIR

l'éblouissement
face à la nature du crime
un simulacre épuise le sol


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Après avoir choisi l'angle, une photographie du
muscle. L'image descend. On est en dehors. Dans la
soumission et la chute. La voix tient le dos.
Un désarroi géographique, sans recours. Elle ignore
la proximité de ce monde. Elle ne connaît que le
soubassement d'une terreur liquide et noire. Une
liste d'infinitifs prolonge l'accident.


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sur le plancher
l'alphabet de l'ancêtre

est-ce un lac
cette disponibilité de l'œil ?

le corps se glisse là
d'un mot à abattre

il force la bête
à continûment se déplacer


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le chiffre est à gauche de la construction
ils surgissent
dans l'inquiétude du mouvement
ils ont la légèreté pour espace


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la répétition est déplacement
du bord invisible

la voix dissimule
un état d'apesanteur

elle ne saurait interrompre son trajet

autour de cette tache
le jour du chiffre, de l'étranglement
le poignet brûle l'ancienne manière
lèvres posées sur le nom
ils s'ajointent


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« Un langage dans lequel ils n'ont pas pensé. »
Une enfance éteinte dans le bruit. Elle n'improvise
plus. (Nulle offrande, à peine un mouvement.) Elle
situe le tranchant, fait vaciller la plaie. Le centre de la
pièce est un linge. Il se ferme sur la perte, pousse
l'enfance vers le bas et porte à son terme l'image.
Dans l'encadrement furtif, le paysage se confond avec
l'œil.


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C'est comme une rage que rien n'apaise. Chaque
coup renforce sa vigueur. La chute donne la mesure
du pas. La fragilité d'un sens « qui renferme quatre
corps simples ». Sans les reconnaître, elle renoue avec
eux. Seul le chiffre résiste. Il la rend à son exploitation
minière.

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