Au Seuil De La Démence Poem by Rita El Khoury

Au Seuil De La Démence

Rating: 5.0


Comment supporter le cruel silence
Qui brûle et consume le reste d'espoir
Qui dévore la dernière miette de patience
Et laisse le coeur prêt à choir

Comment défier le temps qui vole hâté
Qui grille les secondes l'une après l'autre
Rapprochant l'instant de la vérité
Ce souhait sera-t-il raté ou sera-t-il nôtre?

Comment préparer le moment qui s'approche
Et négliger une douleur encore plus intense
Faut-il que j'oublie tout et que je m'accroche
A des débris moisis de chance?

Comment oublier l'euphorie du passé
S'habituer à vivre sans ce rêve
Et bannir cette idée, à jamais l'effacer
La chasser à coups d'épée et de glaive

Tu vois, j'ai déjà perdu confiance
Et j'assume la défaite avant le combat
Mais tu m'as fait danser avec le diable mille danses
Alors tu comprends pourquoi je suis tombée si bas.

Parle-moi, ne mériterai-je pas un mot
Pour l'amour de Dieu, aies pitié
Une phrase attiserai tous mes maux
Pourquoi t'obstines-tu à me châtier?

Ou alors dis-moi comment accélérer la pédale
Comment te retirer cette réponse
Dois-je attendre et étouffer mes râles
Ou bien faut-il que j'oublie ma fierté et fonce?

À l'aube de ma vie, tu m'as infiltré la passion
Tu m'as donné un espoir et un but
Pourquoi dois-je combattre pour en garder possession?
Et pire, c'est contre toi-même que je lutte!

Oublie qui je suis et d'où je viens
Rappelle-toi juste ce moment de confidence
Ce projet qui était tien, fais-le mien
Et je ne te laisserai jamais tomber, aie confiance.

Il faudra que tu croies en moi, en toi, en nous
Mais cette conviction semble jour après jour t'échapper
Accroches-y-toi fermement, je t'en supplie à genoux
Et si elle te glisse des doigts, cours la rattraper.

C'est tout ce qui me reste à dire, je ne peux plus rien faire,
Etouffée par ma prudence, ma sagesse et par la distance
Je prie que tu ne choisisses pas de te taire
Car je suis à bout de ruses, de nerfs, de patience.

Je suis à bout.

Défaillance et déraison, je ne sais plus rien
Entre la seconde qui commence et celle qui s'achève
Il y a mille moments d'une démence qui s'entretient
À force de radotages et de rabâchages, sans trêve.


S’il te plaît, fais-moi connaître mon sort
As-tu peur de me donner le baiser de la mort?
Allez, courage, je t'en supplie, baise
Mieux vaut mourir que de garder d'inutiles braises!

15/09/06

COMMENTS OF THE POEM
Ronberge ®... 26 September 2006

Belles rimes croisees (sauf derniere strophe-rimes plates) ! En effet comme disait l'autre poeme tres reussi sur un ton conversationel avec de belles images ici et la. mes favorites sont: 'Faut-il que j'oublie tout et que je m'accroche A des débris moisis de chance? ' 'Mieux vaut mourir que de garder d'inutiles braises! ' Tres reussi. R.

0 0 Reply
Peter A. Crowther 20 September 2006

This poem is a real 'tour de force', beautifully written and constructed as a conversation including a series of questions and addresses first to oneself and then to one who has raised your hopes and then caused such grief by leaving them as it were stranded. The metre and rhymes are excellent throughout, while the simplicity and mood of exhausted resignation of the final stanza is superb. I like, too, how the change in the rhyme scheme of this last stanza from ABAB elsewhere in the poem to AABB helps to emphasize its change of mood. Congratulations on a very fine poem. Pity if the person addressed cannot read it; such an eloquent appeal could not fail to persuade.

0 1 Reply
READ THIS POEM IN OTHER LANGUAGES
Close
Error Success